Leblanc tout rouge

Il y a des colères qui peuvent être entendues du public. Et d'autres, pas du tout. Et celle qui agite certains barcelonais depuis le début de l'été appartient sans conteste à cette seconde catégorie !

Certains barcelonais en ont donc assez du tourisme de masse. Au point d'avoir crée un mouvement anti-touristes. Au point d'arrêter un car rempli de touristes, de le taguer et de lui crever les pneus. Au point de manifester sur la plage bondée. Au point de jeter des objets sur les touristes en terrasse sur la Rambla !

Bien sûr, derrière cette colère, il y a une raison. Il est vrai que le tourisme, lorsqu'il est trop intense, finit par devenir délétère. Surtout si les politiques ne font rien pour le réguler et faire en sorte que tout se passe pour le mieux. Regardez donc le prix des loyers à Barcelone : il a tellement explosé sous la pression touristique que désormais, seuls les touristes peuvent se payer un logement dans les quartiers historiques ; les habitants, eux, sont condamnés à vivre à la périphérie, de plus en plus loin. L'on peut comprendre qu'une colère s'installe. Mais il faudrait bien que ces habitants comprennent que le problème est d'ordre politique, et peut être résolu de façon politique, de manière très simple.

Cette mouvance anti-touristes est d'autant plus choquante pour tout le monde que 11% de l'économie espagnole provient du tourisme. Il y a donc le sentiment que les barcelonais mordent la main qui les nourrit. Et ces anti-touristes en quête de quiétude pourraient très bien avoir gain de cause sous peu. Il est peu probable que les touristes ayant assisté à ces scènes ou en ayant entendu parler retourne à Barcelone avant un bout de temps. Tant pis. D'autres destinations en profiteront, comme Barcelone a profité de la désaffection des pays du Maghreb avec la montée du djihadisme. Le flux touristique ne se raréfiera pas : il se contentera de dévier vers d'autres destinations !